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Réflexion Foot
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2 janvier 2017

Made In China

 Lavezzi, Hulk, Martinez, Paulinho ou dernièrement le brésilien Oscar tentent leur chances en Chine au sein de la Chinese Super League. A coup de millions d’euros dépensés pendant les deux fenêtres de mercato, les clubs de l’empire du milieu essaient désespérément de se faire une place médiatique dans l’ordre du football mondial.

MIC

Mais au fait, elle vaut quoi cette Chinese Super League ?

Professionnel depuis 1994, le championnat interne chinois peine toujours à exister aux yeux des amateurs du ballon rond. En 2004 pourtant la Chinese Jia-A league laisse place à l’actuelle Chine Super League (CSL). Un nom simplifié et une ambition revue à la hausse : celle de faire du championnat chinois une ligue de référence dans le football mondial. En 2010, le gouvernement chinois est obligé de  condamner  les anciens présidents de la Chinese Super League pour corruptions, paris illégaux et arrangements de rencontre.

Une remise à plat des instances dirigeantes de la Ligue qui donne un nouveau coup d’accélérateur. En effet, les clubs de Shanghai Senshua et Guangzhou Evergrande notamment investissent massivement dans l’achat de joueurs étrangers. Symbole de ces grands coups, le transfert de Didier Drogba ou encore Nicolas Anelka en 2012. 2 légendes en fin de carrière, mais dont l’aura médiatique est importante dans le football européen et africain.

Avec la promesse de salaires mirobolants, de nombreuses anciennes gloires du football européen trouvent dans la CSL l’opportunité de s’offrir un dernier contrat juteux pour leur fin de carrière. Une porte de sortie et un dernier transfert qui permet également aux clubs vendeurs de recevoir une ultime indemnité de transfert de leur joueur. Sans véritablement de culture footballistique, il est évident que ce n’est pas le challenge sportif qui motive les joueurs étrangers la plus part du temps Sud- Américain. Malgré l’arrivée de joueurs étrangers de plus en plus jeunes ou confirmé, personne ne semblent vraiment encore s’intéresser à la CSL.

Néanmoins l’objectif de la Chine Super League est-il de dominer le football mondial ? Il est important de se pencher sur d’autres détails pour comprendre l’intérêt de la CSL pour la Chine.

D’une part, la CSL souhaite capitaliser l’engouement de la population chinoise pour le football. En effet pendant de nombreuses années, des clubs européens comme Manchester United ou le Real Madrid ont développé leurs images et conquis le public chinois. Ils représentent une manne financière importante pour les clubs européens, qu’il s’agisse des supporters ou des sponsors.

En développant la CSL, l’idée est d’éviter la fuite des capitaux vers l’étranger. Les supporters chinois peuvent dès lors apercevoir dans leurs villes des stars mondiales du ballon rond. Il n’est pas étonnant de voir que l’affluence moyenne de la Chinese Super League augmente sans cesse avoisinant les 24 000 personnes de moyenne en 2016. Un chiffre qui n’a rien à envier à certains grands championnats européens.

Ainsi les investisseurs locaux n’hésitent plus à mettre la main à la patte pour aider les clubs locaux. Symbole de cette réussite, le club du Guangzhou Evergrande FC sextuple champion de Chine depuis 2011 détenu à 49% par le groupe Alibaba (site Aliexpress).

D’autre part, la CSL a la volonté de servir au développement du football national chinois. A l’instar de la Major League Soccer (MLS américaine), la quantité de joueurs étrangers par équipe est limitée. Chaque équipe ne peut aligner plus de 3 joueurs étrangers (hors chinois) dans une feuille de match. 4 pour les équipes participant à l’Asian Champions League (Coupe Continentale). Ainsi, une équipe chinoise ne peut avoir sous contrat au maximum plus de 5 joueurs étrangers. Une quotité de joueurs étrangers qui permet aux joueurs locaux de pouvoir s’exprimer aux côtés de joueurs d’expérience.

Dans la même idée, chaque saison la Ligue distingue le meilleur joueur Chinois et buteur Chinois de l’année. En effet, le titre de meilleur joueur et buteur sont largement dominés par les joueurs étrangers du championnat.

En somme la CSL est un championnat interne en plein développement. A grand coup de millions aux mercatos, les clubs ne tentent pas seulement d’être sous le feu des projecteurs médiatique européen mais de structurer profondément le football chinois. Si les droits télévisuels de la CSL ne semblent pas attirer les grandes chaînes, le football national chinois se structure autours de savoirs faires des joueurs et entraineur étrangers de renom. Ainsi il ne serait pas surprenant dans quelques années de voir émerger sur la scène internationale l’équipe nationale Chinoise. Rappelons au passage que la seule participation de la Grande muraille (surnom de l’équipe nationale) au premier tour d’une Coupe du Monde remonte à 2002.

Dans cette esprit de développement national, la Fédération de Chine de Football ( CFA) a nommé Marcelo Lippi sélectionneur national.

Tremblez la Révolution est en marche. 

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